11 septembre 2021

L'interview du duo suédois Jakobson & Zillèn!

Appelées affectueusement “les Suédoises”, la photographe Tove Jakobsson et la directrice artistique Malin Zillén forment un duo renversant dans les locaux de Confiture Parisienne. Elles reviennent en quelques questions sur leur rencontre, leur travail et leurs inspirations...


Hej Tove et Malin, comment vous êtes-vous rencontrées ?

Tove : En 2006, nous avons eu nos premières filles et on s’est rencontrées à une journée parent-bébé organisée par un centre culturel suédois.


Malin : On vivait en France depuis un moment mais quand on a eu notre premier enfant, on s’est dit que ça serait bien de rencontrer d’autres mamans suédoises pour la culture, la langue... Mais finalement on a parlé beaucoup plus de photographie et de création qu’autre chose.

 

Présentez-nous votre agence ?

Malin : Tove et moi, nous avons monté notre agence il y a 1 an, le confinement a été une période très créative pour nous. Avant ça, on travaillait déjà beaucoup ensemble, je faisais souvent appel à Tove et vice versa quand ses clients recherchaient une directrice artistique.
Ça faisait des années qu’on avait des idées communes qu’on souhaitait développer ensemble, on s’est dit que c’était le moment. Au début, on travaillait beaucoup à distance ou chez Tove. J’avais des centaines d’idées par jour alors on a commencé à mettre tout ça en forme et finalement ça a bien fonctionné, on a eu des demandes rapidement. C’est d’ailleurs en octobre qu’on a rencontré Laura et Nadège, qui recherchaient des co-workers. Une fois installées, nous sommes devenues une vraie agence !

Tove : Oui, début 2020. Comme tous nos autres projets avaient été mis en stand-by, on avait du temps pour vraiment faire ce qu’on voulait.

Comment définiriez-vous votre style ?

Tove : Il y a une touche rétro et en même temps, il y a de la fraîcheur et de la modernité. C’est un nouveau mélange.

Malin : C’est très coloré et un peu rétro disons, on trouve un équilibre là-dedans mais on aime vraiment créer. S’ils n’existent pas, on crée les objets qu’on veut utiliser, de vrais effets avec la lumière si besoin, on ajoute peu de choses avec Photoshop.


Comment trouvez-vous votre inspiration pour vos projets ?

Tove : On est toutes les deux fans de Wes Anderson, les vieux packagings et les affiches d’école de style britannique qu’il y avait dans les salles de classe avant.
D’ailleurs, je suis un peu soucieuse du détail car j’agrandis toujours une image à 100 %, c’est mon coté perfectionniste et je ne veux voir aucun défaut, même ceux que les gens ne voient pas. J’ai du mal à entendre des phrases du style: “De toute façon, c’est juste pour poster sur Instagram, on verra pas”.

Malin : Parfois, elle retouche des choses que personne ne verra ! Mais elle ne veut pas faire un travail sur lequel elle n'est pas fière de mettre son nom dessus.
À propos du réalisateur Wes Anderson, il y a beaucoup de symétrie dans son style, les couleurs sont un peu vintage. On regarde aussi les vieux papiers peints, les choses qu'on trouve dans les marchés aux puces. J'aime aussi les gravures, j'en fais beaucoup, ça demande du temps et de la recherche. Nous aimons trouver le temps d'apprécier une pièce, un éclairage ou un motif.

Au sein de l’agence qui fait quoi ?

Malin : Moi, je suis DA (directrice artistique) et illustratrice. Tove est photographe, elle fait les retouches et aussi un peu de montage. Après, sur le plan technique, Tove est beaucoup sur Photoshop et After Effect pour tout ce qui est lumière, etc. Moi, je suis plus dans la partie animation et dessin. Nous apportons toutes les deux des idées mais nous avons notre propre façon d'ajouter notre expertise, c'est vraiment un travail d'équipe.

Tove : Les idées, on les retrouve un peu ensemble même si on a deux métiers bien distincts...

Comment intégrez-vous vos influences dans vos créations ?

Tove : On essaie de trouver des projets originaux comme le projet Bento MakeUp. Nous cherchions une nouvelle façon de présenter le maquillage qui est toujours présenté de manière assez froide. Nous avons pensé faire un bento mais tous les objets seraient du maquillage, une nouvelle façon de montrer les choses.

Malin : Notre principale caractéristique c’est qu’on aime raconter des histoires. Les clients nous contactent parce qu'ils ressentent l'humour dans nos photos, nous ajoutons un peu de fun. Nous faisons beaucoup de mise en scène avec la nourriture et nous ne ferons jamais les choses parce que c'est "joli", nous voulons raconter une histoire.



Pouvez-vous nous parler d'un projet qui vous a particulièrement marqué ?


Tove : Nous étions à la Grande Epicerie et sur place nous avons découvert la marque Confiture Parisienne, les pots sont magnifiques et vraiment originaux. Et donc très inspirées, nous les avons contactées. Nadège nous a répondu dans l'heure ! C'était très motivant ! Nous nous sommes rencontrées et par hasard, il y avait une place de co-working disponible dans la confiturerie.

Vous avez collaboré avec Confiture Parisienne sur le projet des Tartinables de Juan Arbelaez, le packaging a un style vintage, de quoi vous êtes-vous inspirée ?
Malin : Ce sont de vieilles cartes postales qu’on a retouchées, le thème de ce coffret était le voyage et les recettes des Tartinables étaient inspirées de quatre pays différents. C’est ainsi que l'idée des cartes postales nous est venue, c’est graphique, ça raconte des histoires et c’est aussi un moyen de rester en contact avec les gens. Nadège et Laura ont adoré l’idée.



Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaiteraient se lancer dans cette voie ?

Malin :Travailler sans relâche même si on a un autre job à côté. Moi, par exemple, je faisais des illustrations tous les jours alors que mes clients n’étaient pas du tout intéressés et je les postais sur Instagram pour avoir des retours.

Tove : C’est l’avantage des réseaux sociaux, on peut montrer son travail. Avant, il fallait prendre rendez-vous et montrer son portfolio. Les réseaux sociaux rendent ça plus facile. Il faut aussi trouver son style.


Comment s’adapter à une marque ?

Tove : Ça vient avec le temps, à force de travailler la lumière. C’est vraiment avec l’expérience. J’ai été l’assistante de beaucoup de photographes et j’ai pu observer différentes manières d’utiliser la lumière.

Malin : Moi c’est le sens inverse. J’ai travaillé en direction artistique pour énormément de marques différentes mais je n’ai jamais eu mon propre style. J’ai fait mon éducation aux États-Unis et là, on devait pouvoir travailler aussi bien pour un musée que pour une marque de Soda ou de vêtements. On s’adapte beaucoup, il faut trouver l’angle que veut emprunter la marque et on fait ce qu’elle demande.

Avez-vous des projets passionnants pour la fin de l'année ?

Tove : Nous avons un nouveau client, ça nous motive beaucoup parce que c’est beaucoup de boulot ! Ambiance, vidéos, packshots, et plein de choses différentes. Nous débordons toujours d'idées et, ces derniers temps, nous avons eu beaucoup de clients, si bien que nous n'avons pas beaucoup de temps pour travailler sur nos propres projets.

   
Ecrit par Bilitis MENSAH